Volvo Car Corporation compte 20.000 collaborateurs à l’échelle mondiale. Volvo fabrique des voitures à Gand depuis 1965, sur l’un des deux sites principaux de Volvo Car Corporation (l’autre étant à Göteborg en Suède). 95 % de la production est exportée. Sur les sites de fabrication, le travail d’équipe est la pierre angulaire de l’organisation du travail : les monteurs travaillent dans des équipes d’environ 12 personnes. Selon le principe d’autogestion, les équipes sont elles-mêmes responsables du suivi des principaux indicateurs (qualité, coûts, garanties de livraison, améliorations, sécurité, satisfaction des collaborateurs et respect de l’environnement).
C’est dans ce cadre qu’a été développé le projet DAISSY (Direct Access Information & Support System) qui a été coordonné par Flanders’ Drive (le centre de compétences du secteur automobile en Flandre). Imaginé par Volvo Cars, le concept de DAISSY aide les entreprises du secteur automobile à donner accès à leurs ouvriers à des outils informatiques directement, simplement et rapidement sur leur lieu de travail. L’objectif poursuivi est l’augmentation de l’implication des ouvriers et, à terme, l’amélioration de la qualité de production et de la productivité. Concrètement, Volvo Cars Gand utilise 400 appareils DAISSY (Intermec CN3 / CN70) pour quatre modules : la carte de rotation électronique, la mise à jour des problèmes de qualité, un système ANDON alternatif et le réapprovisionnement de pièces.
De Pick-to-Light à Pick-to-Voice
Après l’implémentation réussie des quatre modules du projet DAISSY, l’on s’est demandé comment rendre le processus de collecte (picking) plus interactif. Encore récemment, l’on avait exclusivement recours à des listes imprimées de ce qui devait être ramassé et à la méthode Pick-to-Light. En pratique, une lumière s’allume au-dessus de la boîte contenant l’équipement nécessaire. Cette façon de faire était un premier pas pour réduire les erreurs. Cependant le système ne permet qu’une mobilité et une flexibilité réduites (il est relativement difficile de déplacer un « Pick-to-Light » de quelques mètres ou de l’équiper de caisses ou boîtes supplémentaires).
Wim De Spiegeleer, responsable des systèmes de qualité dans le processus d’assemblage chez Volvo Cars et initiateur du projet DAISSY, explique : “Nous étions déjà relativement satisfaits de notre système Pick-to-Light, mais nous cherchions à encore l’améliorer. Comme un système Pick-to-Voice permet de travailler de façon plus interactive, nous avons consulté un certain nombre de fournisseurs pour étudier les différentes possibilités. Notre choix s’est porté sur PHI DATA pour plusieurs raisons. Parmi les solutions proposées, seule celle de PHI DATA était disponible pour le terminal CN3, que nous utilisions abondamment et que nous voulions continuer à utiliser pour la solution Voice. En outre, le logiciel est très flexible, ce qui permet de gérer le « dialogue vocal » – sans interface ni middleware – à partir de notre système DAISSY. Ainsi, nous n’avons jamais à faire appel à des informaticiens externes, comme cela aurait dû être le cas avec les autres solutions proposées.”
En collaboration avec PHI DATA, le département IT de Volvo a fait de l’actuel système Pick-to-Light un système Pick-to-Voice, sans qu’un nouveau système n’ait à être implémenté. En ce qui concerne les processus de travail, Volvo avait émis des conditions très strictes. Les opérateurs devaient être rendus identifiables pour que les éventuels problèmes et erreurs puissent être facilement repérables. Une exigence qui cadre avec la « philosophie DAISSY » de l’entreprise. Ainsi, chaque employé a accès à une liste reprenant les erreurs qu’il a commises et leur date. Le système devait aussi pouvoir confirmer qu’une pièce a été prise. Enfin, une étape supplémentaire a été intégrée au processus pour vérifier que la bonne pièce arrive à la bonne destination. Pour y parvenir, l’opérateur doit lire un code au système qui permet d’enregistrer ce qui est dit.
“Le principal avantage du Pick-to-Voice est que la marge d’erreur est encore réduite. C’est en outre un système très flexible : des recherches peuvent être ajustées à partir d’un bureau et de nouvelles fonctionnalités sont faciles à intégrer. Et comme il s’agit de l’extension d’un système existant, le coût est resté limité,” précise Wim De Spiegeleer.
“Même si le système ne comporte pas de défauts, un temps d’adaptation s’est avéré nécessaire. Nos collaborateurs ont eu besoin de temps pour s’habituer au système, et il y a eu quelques difficultés en ce qui concerne la voix. Après quelques réglages du système, nous n’avons plus rencontré de problèmes. Nous avons aussi constaté quelques soucis de connexion entre le fil du casque et l’appareil, mais PHI DATA s’est rapidement penché sur ce problème, qui est désormais résolu.”
La suite ?
Comme la solution est très flexible, de nombreuses possibilités d’extension sont envisageables. Volvo étudie par exemple une solution “Assemble-to-Voice”, dans laquelle le système DAISSY indiquerait à l’opérateur quelle est la prochaine étape du processus. De la sorte, Assemble-to-Voice pourrait guider des montages complexes ou rarement exécutés, rappeler ce qui doit être impérativement contrôlé, ou encore décrire comment aborder un montage particulier. Le tout, avec un seul objectif : produire de façon plus qualitative.